Rencontrer une plante

Rencontrer une plante c’est se souvenir que nous faisons partie d’un grand TOUT. Il n’y a pas la nature d’un côté et les humains de l’autre. Nous sommes un seul et même écosyteme, nous faisons partie du vivant. Le monde végétal a un rythme plus lent que le notre, une temporalité différente et souvent nous pensons à tort qu’il est immobile, qu’il fait partie du décor. Pourtant, les végétaux bougent, se nourrissent, communiquent, se défendent; coopèrent mais ils le font de manière subtile, discrète, parfois invisible. Ils sont nos alliés depuis le commencement de l’humanité. Ils nous soignent et nous nourrissent. Ils font partie de nous.

Les plantes sont partout dans notre environnement immédiat (si si même en ville, baissez les yeux et regardez donc ce qui pousse à travers le trottoir ), nous les cotoyons souvent mais nous les rencontrons peu. Une fois rencontrée, nous n’oublierons pas la plante car un lien s’est créé entre nous. Nous nous souviendrons du lieu de la rencontre, de notre première impression, du moment où nous avons appris son nom et désormais cette plante ne nous est plus inconnue, elle est une amie et nous serons heureux.se de la croiser de nouveau dans d’autres lieux, de la saluer, de la protéger, de la présenter à d’autres humains.

Mais comment donc rencontre-t-on une plante ?

Il peut s’agir du hasard (mais « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » écrivait Paul Eluard). Elle attire notre regard et nous nous arrêtons. Il se peut aussi que ce soit quelqu’un qui nous la présente. Nous pouvons alors lui dire « Bonjour, je suis heureux.se de te rencontrer ». Nous pouvons prendre le temps de l’observer : son port, ses couleurs, la façon dont ses feuilles sont insérées sur la tige, le nombre de pétales… Nous pouvons ensuite la toucher en lui demandant l’autorisation pour connaître sa texture, nous pouvons la sentir. Nous pouvons prendre le temps d’observer les sensations corporelles que cette rencontre nous procure ainsi que les émotions.

Le besoin de faire plus ample connaissance peut se faire sentir ou bien il s’agit d’une sorte d’intuition qui nous invite à approfondir la communication. Dans ce cas, nous pouvons nous installer à côté de la plante, fermer les yeux et poser l’intention de nous relier à elle et de connaître ce qu’elle a comme message pour nous. Ecoutons alors les mots qui nous viennent à l’esprit ou alors écrivons les de façon instinctive, sans réfléchir, tels quels, peu importe l’orthographe et la syntaxe, il s’agit de la parole de la plante.

Nous pouvons aussi dans le plus grand respect et en remerciant cueillir un specimen de la plante (uniquement si il en existe plusieurs au même endroit et si il ne s’agit pas d’une espèce protégée) pour la ramener chez nous afin de la dessiner (c’est le meilleur moyen pour s’imprégner des caractéristiques de la plante), de l’identifier (à l’aide d’une flore) pour pouvoir ensuite en savoir plus sur elle en faisant des recherches (anecdotes, propriétés, histoire…). Si il s’agit d’une plante comestible et que nous sommes sûrs à 200% de l’avoir identifiée, nous pouvons la goûter, la cuisiner, la faire infuser…Enfin, nous pouvons la faire sêcher pour réaliser une planche d’herbier et y inscrire le lieu et la date de notre rencontre et pourquoi pas le texte qu’elle nous a inspiré.

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